Faut-il rédiger pour le SEO ?

Non.

Voilà, article terminé, à la prochaine. Plus sérieusement, je suis un consultant Web qui pratique le SEO, comprenez par-là que j’ai commencé par d’autres activités, notamment le community management et j’ai fondé un site Internet dédié au jeu vidéo qui ne me rapporte aucun kopeck juste pour le plaisir de partager avec la communauté des joueurs PC (pathfinding.fr).

Depuis que je me suis lancé en indépendant, j’entre dans le microcosme du SEO et j’ai élargi ma zone de veille pour des raisons de visibilité. Une première étape au personal branding en somme mais je m’égard. Durant mes pérégrinations, je suis tombé sur ces propos :

Il y a dans le site une partie éditoriale qui n’existe pas dans un but SEO mais seulement afin de publier des articles intéressants.

Un référenceur anonyme

Après une petite grimace, j’ai pris du recul sur cette phrase et je me suis dit : « C’est vrai, dans le monde du référencement naturel, les référenceurs écrivent pour Google et le SEO en général ». Sauf que je viens du Community Management, mes clients, ma communauté, j’ai passé plusieurs années de ma vie à les choyer. Alors ras-le-bol des articles de 8000 mots qui vous expliquent comment rédiger pour le SEO ou comment écrire pour le Web, vous êtes-vous plutôt demandé s’il fallait écrire pour le SEO ?

Faut-il écrire pour le SEO ?

Je vous l’ai dit : « Non ».

En toute honnêteté, vous pouvez injecter de l’optimisation pour les moteurs de recherche, regardez, c’est ce que je suis en train de faire ! Mais soyons subtiles, est-ce que cela doit gâcher l’expérience utilisateur ? Entre nous, vous voulez péter un câble au point de balancer votre ordinateur ou votre smartphone ? Faites une recherche Google sur les termes « inbound marketing » et lisez les premiers résultats. Des textes qui dépassent les 5000 mots par page et qui sont répétés inlassablement dans des dérivés jusqu’à dépasser les 30000 mots parce que Google est idiot et plus vous parlez d’un sujet, plus il vous prend pour un expert. C’est épatant mais personnellement je préfère lire La métamorphose de Franz Kafka, c’est plus court et plus enrichissant.

Dans mon exemple, 5000 mots, cela correspond à 16 écrans Full HD défilés et la vérité est que le texte est tellement inintéressant qu’on abandonne rapidement. Et encore, ils ont la décence de planquer les pavés derrière des onglets pour sembler moins interminables. Alors je salue le courage et la persévérance de leurs rédacteurs, ils s’accaparent les premiers résultats grâce à cela et personne ne viendra leur prendre (sauf ces petits malins d’Eskimoz qui font du SEA dessus) parce qu’ils ont sûrement une trentaine de déclinaisons prêtes à être dégainées. Et en même temps, j’ai une conviction, j’écris d’abord pour les lecteurs et là, c’est perdu.

Publiez plutôt des articles intéressants !

Alors je rebondis sur la deuxième portion de ma citation : « mais seulement afin de publier des articles intéressants ». Mais il ne devrait exister que cela en fait. Evidemment, un article ne sera jamais intéressant pour tout le monde, vous êtes d’ailleurs probablement une poignée à lire ces lignes (le microcosme du SEO ne se rend pas compte de sa petitesse) mais prenez du recul, êtes-vous satisfait de ce que vous avez écrit ? Si tant est que vous l’avez écrit, coucou le content spinning. C’est là tout l’effet pervers du SEO, c’est la surenchère de l’inutile, un référenceur écrit un roman sur un sujet et la concurrence suit pour le détrôner et c’est comme ça que l’on finit avec des blabla de 5000 mots. Malheureusement pour les internautes, Google repose tout son moteur de recherche sur les contenus et le maillage, sauf qu’il ne comprend pas les contenus, il suppute leur pertinence avec ses algorithmes. Je ne vous lancerai pas sur le sujet controversé des ranking factors mais c’est un fait, c’est mécanique, plus vous parlez d’un sujet, plus vous grimpez dans les résultats, que vous en parliez en bien ou en mal d’ailleurs. Et le reste, c’est votre notoriété, plus on parle de vous, plus Google vous donne du crédit. Sauf qu’il y a des sites dont on n’a pas envie de parler, alors on gratte et on gratte…

Une solution miracle ?

Si votre objectif est à tout prix de finir premier sur des mots-clés pourris par les SEO sans passer par du SEA, honnêtement, vous finirez souvent par activer l’un de ces deux leviers : contenus ou maillage. Ce n’est pas de votre faute, c’est celle de Google. Cependant, je m’impose quelques règles :

  • Je ne me force jamais à écrire sur un sujet – Franchement, vous vous souvenez à l’école quand on vous imposez de faire une thèse antithèse synthèse sur un sujet quelconque ? Vous le faisiez dans la joie et la bonne humeur ? Non et ça se lisait sur votre copie. En tout cas sur la mienne oui.
    Soyez malin, faites-le écrire par quelqu’un qui aime la thématique.
  • Je rédige ma page en ayant la conviction qu’elle intéressera quelqu’un – Et ce quelqu’un ne s’appelle ni Google, ni Bing, ni Yandex, ni Baidu, bref, vous avez compris. Et surtout, j’écris le strict nécessaire pour que mon lecteur apprécie le sujet, c’est ce que l’on appelle la paresse intelligente. Bien sûr, ça peut valoir 5000 mots mais dîtes-vous que vous venez déjà de lire 15% de 5000 mots en finissant cette phrase. Ça calme ?
  • Je décompose mon sujet s’il est trop long – Si une personne veut en savoir plus, je lui en donne les moyens (si je m’éclate à entrer dans le détail, souvenez-vous de mon premier point) et en plus, c’est SEO friendly.
  • Sur une thématique concurrentielle, je vais du plus propre au plus sale – Nous pourrions aussi parler du stop ou encore, si je peux faire un chouette linkbaiting avec une jolie stratégie de content marketing, je fonce. Si j’ai de quoi rédiger des contenus sans lasser qui que ce soit (vous comme moi) avec une vraie expertise, pas un pseudo crédit apporté sur la base d’une palanquée d’inscriptions à des annuaires à la con — ne rêvez pas, ça marche encore, moins bien qu’en 2010 mais encore suffisamment pour pourrir les SERP notamment sur les sujets peu surveillés — alors je fonce. Et s’il faut tendre vers du sale, je préfère le netlinking à la rédaction de contenus inutiles, question d’éthique.
  • Bye bye le content spinning – Archi employé pour faire du SEO local, souvent sans même se triturer les méninges, on change le nom de la ville et ça passe crème. Je préfère rédiger mes textes un par un, ce qui choquera plus d’un référenceur.

En résumé, je peux parler sans honte de mes activités à ma famille et mes amis et dire fièrement que j’ai permis à mes clients d’atteindre leurs objectifs sans avoir eu à pratiquer le BDSM du SEO.